On
entend parler de temps à autre d'aquaponie... terme bien à la mode pour
les piscines biologiques, bassins de baignade et autres plans d'eau de loisirs.
D'où vient ce terme et quelle est sa signification ?
Le
sens du mot, qui nous intéresse dans ce contexte, nous est donné par l'anglais : aquaponics qui est la contraction des mots aquaculture (désignant
l'élevage intensif de poissons) et hydroponique (désignant un mode de
culture de plantes hors-sol sur support inerte). D'un point de vue purement étymologique,
ces deux mots signifient la même chose, l'un avec une racine latine (aqua=eau) et l'autre avec une racine grecque (hydro=eau), mais tous les deux avec une même racine grecque ("ponie"=travail).
Ils désignent littéralement "le travail de l'eau"...
Il s’agit en fait d’un
écosystème complet (fermé) dans lequel interviennent trois types d’organismes vivants :
Les poissons dont les déjections riches en
ammoniaque sont la source principale de nutriment pour les plantes
Des bactéries aérobies et anaérobies qui transforment l’ammoniaque en nitrites puis en nitrates, ces derniers,
composés azotés, étant directement assimilables par les plantes.
Les plantes cultivées qui
épurent l'eau du bassin par l’assimilation au niveau des racines.
Il
s'agit donc de désigner un système hydroponique strictement organique, dans lequel une source naturelle d’engrais se substituerait aux sels minéraux
(dont l'origine est habituellement chimique) indispensables pour ce type de culture.
Dans le domaine du
bassin, cela revient à la réalisation d'un lagunage planté sur support neutre
(pierre de lave, billes d'argile...).
Maintenant
passons à l'incidence de l'aquaculture dans l'origine du mot aquaponie.
Il convient d'introduire une population 5 à 10 fois supérieure à celle recommandée pour
le volume du bassin. Le système étant en parfait équilibre et tout à fait
autonome, aucun renouvellement d'eau ne serait nécessaire, ce qui est habituellement
le cas en aquaculture classique.
Avec
cet ensemble de données, vous obtenez un système aquaponique.
La
difficulté réside dans l'obtention du juste équilibre entre le nombre de
poissons, la nourriture apportée (d'où la nécessité d'avoir une nourriture extrêmement
digestible et assimilable) et la végétation cultivée. Deux signes permettent
d'observer un déséquilibre :
Le
moins " important " se constate par le dépérissement des plantes
aquatiques qui manquent de nourriture (carence en azote) dû à une
sous-population de poissons et un manque de nourriture.
Le
plus " grave " se constate par une pollution de l'eau et un affaiblissement
des poissons, (apparition de maladies, mortalité dans le pire des cas). Une
hausse des taux de nitrites et nitrates signifiant une insuffisance du
lagunage planté.
Ce
système s'adapte donc tout particulièrement pour les bassins de jardin à
" tendance surpeuplée ", bassins spécifiques à Koï,
l'aquariophilie d'eau douce... pour ce qui est des piscines biologiques, bassins
de baignade et autres, l'aspect aquaculture me semble dérangeant... à
moins que cela ne désigne alors le nombre de baigneurs présents dans le bassin
!!!
La culture hydroponique
a émergé et s'est développée depuis une vingtaine d'années car elle permet d'augmenter les rendements de
production de manière significative. Cette technique se pratique sans substrat
nourrissant. C'est la raison pour laquelle on parle de culture hors-sol. Le support des racines est inerte et ne sert qu'à maintenir
physiquement la plante. L'eau véhicule les éléments nutritifs, nécessaires
à la croissance de la plante, jusqu'aux racines.
Il
existe cependant certaines contraintes concernant le milieu dans lequel vont se
développer les racines :
Excellente
oxygénation ;
Température douce (20°C)
;
Support
drainant ;
Minéraux nécessaires au développement de la
plante en quantité suffisante ;
Lumière
de qualité pour la photosynthèse.
C'est
en combinant le dioxyde de carbone et l'eau (CO² + H²O), grâce à l"énergie fournie par la lumière, que la plante produit sa matière (les hydrates de carbone). Ce processus se nomme la photosynthèse. Les plantes possèdent un métabolisme très actif. Elles peuvent, si tous les facteurs environnementaux sont bons, consommer une quantité importante de lumière
:
Si la température est bonne (22-26°)
;
Si le taux de
CO2 est élevé (1500ppm) ;
Si
l'eau et la nourriture sont disponibles en quantité ;
Alors vos plantes peuvent consommer beaucoup de lumière
et le développement sera excellent ! De nombreux légumes et fruits sont ainsi
produits sous serre presque toute l'année.
A
la maison certaines plantes peuvent être cultivées ainsi pour l'originalité.
Une partie de ce principe est repris au niveau du lagunage, seule manière
d'épurer de manière naturelle l'eau d'un bassin de ses substances azotées.
Pour les bassins à Koï la seule alternative en l'absence de plantes sera l'ozonateur.