Exemples de bassins naturels en argile

Les bassins, étangs naturels dont l’étanchéité est obtenue grâce aux couches naturelles d’argile et de marne sont nombreux et de dimensions fort différentes. Un point commun cependant, l’absence de filtration (pompe, appareil UV, filtre mécanique ou biologique) et un rendu très naturel en toute saison.

Voici quelques reportages à découvrir sur ces bassins en argile simples à mettre en place si le sous-sol s’y prête, alimentés la plupart du temps par la nappe phréatique et la pluie 

La mare de 20 m²

La mare naturelle en argile peut avoir plusieurs fonctions décoratives et utiles. Bien aménagée et entretenue, son aspect apporte un charme au jardin. C’est aussi une source d’eau  » gratuite  » permettant d’arroser l’été le potager ou le verger. Pour la faune sauvage c’est une aubaine : de nombreuses plantes indigènes s’étendent en toute liberté, espaces laissés sauvages (roncier, sous-bois par exemple) et espaces aménagés (arbustes, pelouse…) offrent de nombreux refuges.

De nombreuses plantes aquatiques poussent à l’état sauvage : Carex, Juncus, Lythrum, Véronica… L’eau est claire, de légers troubles interviennent suite à des orages. Il n’y a pas d’algues filamenteuses dans ce bassin malgré la présence de plantes uniquement en bord de bassin.

Les berges de ce bassin creusé dans l’argile sont en pente douce tout autour de la mare, ce qui permet une approche en toute sécurité.

L’étang de loisir (pêche) de 300 m²

L’étang de loisir se caractérise par son côté convivial, petite maisonnette ou chalet en bois, pergola pour s’abriter du soleil l’été, ponton… un lieu de détente où l’on peut aussi s’adonner à la pêche si l’envie s’en fait sentir.

Le bassin en argile naturelle étant bien exposé, de nombreuses espèces de plantes aquatiques vont proliférer notamment sur les berges : Juncus, Carex… des végétaux colonisant seront introduits avec parcimonie (Phragmites australis variegata, Typha gracilis…) afin d’obtenir une roselière immergée riche en faune.

Autant il peut être facile de contrôler le développement de plantes envahissantes dans un bassin réalisé avec un liner (plantations en pots), autant cela peut se transformer en corvée dans un bassin naturel en argile. Le faucardage (taille des plante en dessous du niveau de l’eau en cours de saison) peut éviter l’envahissement par les plantes colonisatrices (Phragmites australis, Typha latifolia… )

Des zones de frai seront prévues. Il s’agit de zones plates à faible profondeur avec de nombreuses plantes immergées (élodées, Ceratophyllum, Hippuris …). Il faut éviter d’introduire le Nuphar lutea (nénuphar sauvage jaune à petites fleurs) qui aura vite fait d’envahir l’endroit et se révélera impossible par la suite à limiter ou à détruire.

Souvent protégées des vents froids par des haies d’arbustes, celles-ci permettent au propriétaire d’avoir une certaine intimité et sont bénéfiques pour la venue d’oiseaux aquatiques (colverts, sarcelles…). La mise en place de nichoirs et abris sur pilotis peut attirer un couple d’oiseaux en recherche d’un lieu de ponte. La cane sera ainsi assurée de maintenir sa précieuse couvée en dehors des dents des rats et autres prédateurs.

Des fils bleus sont tendus de part et d’autre du bassin pour éviter la venue des oiseaux pêcheurs, notamment des cormorans qui viennent en groupe piller le bassin de ses habitants. L’eau est assez claire pour observer les poissons, ici une carpe commune habituée à recevoir quelque nourriture de la main de l’homme. La coloration de l’eau est due à la présence de particules d’argile en suspension et à des algues microscopiques.

Le bassin d’ornement de 2000 m²

Le bassin d’ornement peut prendre certaines dimensions lorsque le terrain s’y prête. Ici un bassin naturel en argile de 2000 m² a été réalisé sur un terrain de 15 000 m². Bien dégagé, légèrement encaissé et entouré de petits vallons et buttes, l’étang se laisse découvrir au fil de la promenade. Réalisé en 2001, le bassin est encore jeune mais a déjà trouvé son équilibre.

Quelques aménagements ont été installés : pont en bois, zone de repos sur l’île naturelle (butte d’argile). Le bassin est alimenté toute l’année par la nappe phréatique qui affleure, point de pompe, de matériel électrique ou de produits d’entretien. Durant l’été 2003 caniculaire un appoint d’eau a été nécessaire en milieu d’été afin de compenser les 15 cm de baisse de niveau, grâce à la pompe de forage située à proximité.

Plaisir visuel, le bassin a une eau claire toute l’année. Quelques algues se développent en début de saison et disparaissent avec le départ de la végétation aquatique (typha, phragmites, nénuphars et lotus…). Les zones profondes vont à 1,20 m, la profondeur moyenne étant à 70/80 cm selon les endroits. Un tel bassin et jardin demande un entretien régulier au fil des jours, de quelques minutes l’hiver à plusieurs journées par semaine l’été afin d’offrir toujours un régal aux yeux des propriétaires.

L’étang d’ornement de 3000 m²

Chacun trouvera une raison pour faire réaliser un bassin naturel en argile… aménagement et décoration du jardin, plaisirs de l’eau, pêche, introduction de poissons d’ornement… mais là pour un tel volume mieux vaut avoir une idée précise derrière la tête !

De gros moyens pour la mise en oeuvre sont nécessaires et le recours à une entreprise spécialisée dans le terrassement de bassins est conseillée. Il faut s’assurer qu’il n’y ait pas de faille dans les couches d’argile du sous-sol, ce qui est parfois le cas lorsque le terrain a été travaillé en profondeur et remué dans le passé.

Le terrassement terminé, l’eau arrive et rempli petit à petit l’étendue qui s’offre à elle. 1,50 m de profondeur maximum et 80 cm de profondeur moyenne sont suffisants pour la végétation comme pour les futurs habitants du bassin.

La queue de l’étang se perd dans un semblant de ruisseaux peu profond (30 à 20 cm). Du pont on admire la totalité du jardin aquatique dont les berges sont agrémentées de touffes de Thalia dealbata, Pontéderia lanceolata et cordata, Zizania aquatica et d’Iris de différentes variétés qui offrent une floraison échelonnée.

Des nénuphars horticoles (hybrides) s’étendent de manière naturelle et se plaisent dans ce substrat naturel riche (argile) particulièrement bien adapté à leurs besoins. Les arbres peuvent prendre leur aisance et donner un peu d’ombre aux visiteurs lors des journées particulièrement chaudes d’été. Les saules pleureurs, frênes, aulnes ne demandent qu’à s’installer et à croître.

Un effort important est consacré à l’entretien d’un tel espace car certaines espèces indigènes prolifèrent (menthe aquatique, jonc, nuphar lutea, saules…)  s’installent de partout et rendraient l’endroit inaccessible aux visiteurs. Il faut donc tailler, sélectionner les plantes à conserver (quelques touffes de Jonc, de Typha) supprimer les semis spontanés de saules, aulnes afin de conserver à l’endroit son charme naturel et un aspect soigné.

Printemps, été, automne et hiver ponctuent la vie de l’étang en argile et permettent d’admirer à chaque saison de nouveaux spectacles. Dépouillé et gelé ou bien débordant de floraisons et de couleurs l’étang nous invite à la promenade, à la méditation, à la réflexion, à la tranquillité. Quelque soit sa dimension, quelle que soit sa réalisation (étanchéité naturelle ou artificielle) le jardin aquatique nous rapproche de la nature, de la terre, de nos origines.

Berges en fascines

Quelques aménagements de bords naturels pour stabiliser l’argile : les fascines

Avec le temps, des rebords naturels en argile peuvent s’effriter, s’effondrer. Pour lutter contre l’érosion des berges il existe une technique autre que l’empierrement artificiel : la réalisation de fascines, treillage naturel en châtaignier et saule pour stabiliser les berges.

D’un côté berge en pente douce assez stable notamment grâce à la présence de gros arbres de l’autre pente abrupte avec consolidation par une fascine. L’aspect est complètement naturel, ne prend pas de surface sur le volume en eau car l’épaisseur est d’environ 10 cm et permet de s’avancer en toute sécurité jusqu’au bord du bassin quelque soit la hauteur du niveau d’eau.

Des piquets sont enfoncés tous les 40 cm. Des branches de saule sont ensuite tressées et enchevêtrées sur cette armature afin de réaliser une parois solide pour retenir la terre. Toute les formes sont permises, lignes droites, courbes… grâce à la souplesse des branches de saule qui se permettent parfois de reprendre et de faire de nouvelles pousses.

La végétalisation de ces talus est importante pour éviter le lessivage lors de pluies importantes et violentes. Ici des plants de lysimmachia nummularia aurea (couvre-sol) et d’astilbes japonaises ont été installés. On peut aussi recourir à des plantations d’arbustes, de vivaces appréciant les terres fraîches (hémérocalles, hosta, fougères…), des bambous pour les terrains bien drainés …

Une finition impeccable et esthétique pour obtenir un aspect naturel des bords de toute réalisation aquatique (mare, bassin d’ornement, étang, berges de rivières…) en argile !