Dans certains cas, en absence de réseaux d’égouts,
pour une résidence secondaire isolée, ou tout simplement par choix personnel,
l’épuration individuelle par lagunage peut s’avérer un choix tout à fait
judicieux, économique et écologique. Le principe est simple et l’ensemble
peut être réalisé par le propriétaire du terrain.
Les eaux collectées et destinées à être traitées
proviennent des toilettes (eaux vannes), salle de bain, cuisine (eaux grises).
Deux fosses septiques (décantation des MES et fermentation) recueillent les
différentes eaux, celles-ci sont ensuite évacuées vers trois bassins de
traitement. L'épuration est réalisée, tout d’abord, par des bactéries
(transformant la matière organique) et ensuite, par des végétaux aquatiques
(cf. liste lagunage), qui assimilent
les nitrates et phosphates transformés par les bactéries.
Beaucoup d’avantages (coût, auto-gestion, lagune
plantée décorative) mais il ne faut pas négliger le fait que les deux
premiers bassins présentent des risques sanitaires pour les animaux et les
enfants et qu’un suivi régulier de la qualité des eaux est nécessaire.
Attention, au niveau des autorisations, selon votre
situation géographique, le plan d’assainissement communal vous indique
quelles sont les possibilités en terme d’épuration individuelle. Contacter
votre mairie pour savoir si vous êtes obligés de vous raccorder au tout à
l’égout, si cela est programmé dans les prochaines années ou si vous êtes
dans une zone non visée par l’assainissement collectif des eaux usagées.
Vous pouvez aussi contacter l’Agence de l’Eau dont vous dépendez.
Il y aura sans doute des modifications de la législation
dans les années à venir, du fait de l’harmonisation européenne (certains
pays – Belgique notamment - sont en avance sur ce sujet) et devant
l’augmentation constante des quantités d’eau à traiter par des stations
d’épuration qui sont en limite de saturation.
Au niveau individuel, pour être efficace, l’eau
doit rester suffisamment longtemps (plusieurs jours) dans les bassins, sinon
l’épuration est incomplète. Il faut compter de 5 à 10m² de
lagune (pour l’ensemble des bassins) par habitant ! Pour améliorer le
processus de traitement des eaux, on peut investir dans une micro-station. Dérivée
des processus collectifs, les bactéries évoluent alors dans une solution agitée
et alimentée en oxygène par brassage ce qui permet une transformation plus
rapide (biomasse immergée aérobie).
Il existe d’autres types de
micro-stations utilisant des biodisques semi immergés, avec bactéries
fixées, à lit bactérien aérobie (l’eau à traiter est dispersée
sur la surface du filtre), ou à boues activées. (bactéries en
suspension dans l’eau, alternance de conditions aérobies et anaérobies)
Les bassins doivent être étanches, avec une
surface assez importante (ne pas sous-dimensionner à la réalisation) et peu
profonds (de 1,50 m à 0,40 mètre). Le premier bassin permet de stocker les
boues (on doit utiliser au préalable un déshuileur si la fosse septique est à
plus de 15 m de l’habitation). Les bactéries vont fragmenter et transformer
ces déchets. Le second bassin planté permettra la minéralisation des boues ,
la dernière lagune sera plantée et permettra l’assimilation des nitrates,
phosphates ainsi que l’assainissement de l’eau au niveau des germes pathogènes.
L’eau traitée pourra ainsi être évacuée dans le sol ou servir à alimenter
un bassin décoratif.
On peut utiliser plusieurs systèmes de circulation
de l’eau :
Par déversement
sur le substrat (pierre de lave) avec un filtre planté de roseaux (8 à 9
plants au m²)
Par écoulement
horizontal, l’eau circule en dessous du niveau du filtre au niveau des
racines. Utilisation de différentes espèces de plantes (scirpus, phragmites,
typha, iris…)
Par stagnation, l’eau
est visible, 30-40 cm, les végétaux aquatiques sont plantés dans un substrat
poreux. L’efficacité de la lagune à macrophytes est moindre.
Le marais reconstitué
est un mixte. L’eau est déversée par le dessus (circulation verticale), puis
circule horizontalement (bassin avec un fond en pente) vers une évacuation qui
peut alimenter un bassin naturel. Tout au long de sa circulation, l’eau est
filtrée par différentes espèces de végétaux (scirpus, phragmites, typha,
iris, menthe, acorus, carex…)
Bien sûr,
pour pouvoir fonctionner, il faudra, au quotidien, avoir la main très légère
dans l’utilisation des produits ménagers (javel, ammoniaque, détartrant,
liquide vaisselle, poudre à laver…) afin de conserver une filtration
biologique de qualité. De même il ne faut jamais jeter de déchets solides ni
de restes de peinture, solvants, white-spirit…) qui vont nuire au bon
fonctionnement de la station.
Des ensemencements réguliers en bactéries hétérotrophes
sont nécessaires comme pour toute fosse septique qui sera vidangée tous les
4-5 ans environ.
Les
eaux de pluie ne doivent en aucun cas transiter par la station d’épuration et
les lagunes, une variation brutale du débit d’eau rendrait inefficace le
traitement. Elles peuvent être valorisées (stockage) en vue de l’arrosage du
jardin ou pour une utilisation domestique ou servir à remplir le bassin
naturel après décantation.