Le concept
de piscine biologique, bassin naturel adapté à la piscine est assez
récent en France (fin des années 95). A l’inverse d’une piscine utile deux
mois par an et ayant un coût de réalisation et d’entretien élevé, la
piscine biologique, bassin de baignade, marie à la fois l’intégration parfaite d’un plan
d’eau naturel dans son jardin et l’aspect baignade écologique (pas de
traitements de l’eau).
Le principe de réalisation est quasiment le même que pour un bassin traditionnel. Seuls la
profondeur, la hauteur des paliers, le volume seront plus important. Les poissons seront eux-aussi
proportionnellement moins nombreux et la végétation plus discrète. A côté
sera installé un lagunage représentant la 1/2 de la surface du bassin. C’est
lui qui va assurer par une filtration biologique la qualité de l’eau de
l’ensemble.
Il
existe différentes façons de concilier la zone baignade, le bassin et le
lagunage :
L’essentiel étant de
permettre à la fois l’épanouissement des végétaux, la santé des
poissons et une baignade de qualité. Sur un terrain disposant de beaucoup de place ou ayant
une certaine pente, il est préférable de dissocier la lagune de la piscine
biologique. En
effet l’installation de celle-ci quelques mètres plus loin créera un second
point d’attrait dans votre jardin. De plus cela évitera que les feuilles des
plantes du lagunage viennent tomber dans la partie baignade.
Le bassin baignade pourra avoir une
profondeur plus importante (1,50 - 2,00 mètre), les paliers seront réalisés
non plus en fonction des plantes, mais en fonction de votre besoin (présence de
jeunes enfants par exemple). La sortie de l’eau des nageurs pourra ainsi
s’effectuer sur des marches ou bien au moyen d’une échelle de piscine
classique fixée à l’extérieur du bassin. Étant donné que les membranes
sont très glissantes il peut être utile de disposer sur le fond un feutre sur
lequel on placera une épaisseur de quelques centimètres de graviers ronds. Il
est aussi possible de réaliser des escaliers en béton dans lequel sont
insérés des galets ou des pierres plates.
Annonceurs
L’essentiel
de la filtration consiste en des pompes spécifiques envoyant l’eau chargée
de déchets vers le lagunage. Un pré filtre (vortex, filtres à grille, filtres à brosse, cuve de
décantation…) en
amont du lagunage est indispensable afin de réduire l’entretien de ce dernier et éviter un
colmatage. Des bondes de fond sont nécessaires pour l'alimentation en eau du
filtre et de la lagune. Il faut aussi prévoir des traversées de parois pour
le(s) skimmer(s).
La
totalité du volume du bassin doit passer toutes les 4 à 5 heures dans le lagunage.
A une vitesse plus élevée, la filtration biologique (cycle de l’azote)
n’est pas efficace, les plantes n’ayant pas le temps de jouer leur rôle
d’épuration. Le retour du reste de filtration peut alimenter une cascade
permettant un bon brassage de l'eau et une meilleure oxygénation.
En
cas d’exposition au soleil il peut être prudent (nécessaire) de prévoir
l’installation d’appareils UV pour éviter le phénomène d’eau verte.
Lorsque l’on utilise une pompe immergée (usage non recommandé, peu de modèles
sont aux normes baignade), il peut être utile de prévoir lors
du terrassement de la partie la plus profonde une sorte de trappe dans laquelle
sera placée la pompe. Ensuite on pourra disposer par dessus une grille inox (en
protégeant la bâche) permettant le passage des impuretés et des câbles sans
gêner la nage. Il est cependant plus fréquent d'utiliser des pompes type
piscine, hors-sol, logées dans le local technique en fin de filtration
gravitaire.
L’eau
ainsi débarrassée des plus gros déchets, passe dans l’UV et arrive dans le
lagunage. Une profondeur de 40 – 50 cm est suffisante. La lagune est remplie
de pierre de lave (support poreux). Je déconseille la présence d’eau au
dessus des pierres de lave, le développement de larves de moustiques est assez
conséquent puisqu’il n’y a pas de poissons pour les détruire.
L’entretien
de la lagune passe par l’ajout fréquent (tous les mois en saison) de bactéries
hétérotrophes qui vont ainsi éviter tout colmatage par des matières
organiques en suspension dans l’eau. (même principe que pour les fosses
septiques) c’est le seul entretien à réaliser. Bien sûr il faut contrôler
régulièrement le pH et les autres caractéristiques de l’eau pour
s’assurer une bonne qualité sanitaire.
Ensuite
il faut bien être conscient que des visiteurs aquatiques (amphibiens
insectes…) pourront venir dans la partie baignade et ce même en installant
des panneaux d’interdiction ! En l’absence de produits chimiques de
traitement de l’eau, vous aurez une eau vivante : petits animaux,
quelques algues sur les parois…
La plupart des bâches (EPDM, Xavan, Sarnafil...
cf comparatif bâches) compatibles vie
aquatique sont de couleur sombre, en cas de bâche colorée assurez-vous
qu’elle soit compatible avec la présence de poissons.
De même n’utilisez pas dans votre bassin des produits correctifs de l’eau pour piscine… sinon
vous encourez le risque de retrouver vos poissons en bien mauvaise position (non
il ne dort pas, non il ne fait pas la planche, oui il est occis !)
L’intégration
de l’ensemble pourra se faire comme un bassin traditionnel avec un palier de
finition, des contours aménagés mais l’on pourra aussi faire preuve de plus
de recherche et utiliser des matériaux nobles tels que le bois (essences
exotiques) en créant des zones de détente, ponton...
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Bonne réalisation… et bonne baignade dans votre bassin natatoire.